Coupe de France, coupe de France féminine, coupe Gambardella. Trois compétitions reines qui ne cessent chaque année de mettre en avant les « petits » acteurs du ballon rond et leur trajectoire extraordinaire.
Auvergne-Rhône-Alpes / Rhône
Mickaël Napoletano, un coach trois en un…
Petit Poucet des huitièmes de finale de la Coupe de France, éliminés de peu par Valenciennes (L2), l’AS Priest est entraînée depuis cette saison par un coach de 41 ans qui, en plus de son équipe de N3, fait aussi ses heures au service propreté de la Métropole de Lyon, sans jamais négliger l’association « Sport dans la ville » qui vient en aide aux jeunes en difficulté. « J’ai besoin de rester dans l’action, ça me plait et en plus ça m’apprend beaucoup de choses car je dois m’adapter en permanence, nous dit-il. Par exemple, côtoyer des enfants en difficulté me sert beaucoup dans mon management de manière générale. » Le reste n’est qu’une question d’organisation. Celle à laquelle il doit s’astreindre au quotidien pour respecter tous ses engagements. Sur un emploi du temps consacré à 40% à son job à la métropole, à 40% au foot, et à 20% à l’association, ses marges de manœuvre sont limitées, encore davantage depuis qu’il est devenu papa d’une petite fille en début d’année. « Et encore, c’est mieux cette année, se félicite-t-il. En fin de saison passée, pour essayer de sauver l’équipe première de la descente, je cumulais la N2 avec les U18, en plus du passage de mon DES. Mon seul regret est aujourd’hui de ne pas pouvoir compter sur un adjoint qui pourrait me remplacer pour diriger les séances de temps en temps. » S’il n’envisage pas ce luxe-là, rare au niveau amateur, il ne peut évidemment pas s’empêcher d’en rêver un jour à condition de continuer sa progression vers le plus haut niveau. Sans être une garantie, l’épopée de l’ASSP jusqu’en 8ème de finale est de nature à, peut-être, éveiller un intérêt. « La Coupe de France permet de montrer que le travail peut être bien fait, même au niveau amateur, la lumière est forte mais elle s’éteint aussi très vite… » pour ramener le San-Priot à un quotidien où, dans sa tête, le foot n’est pas loin de prendre toute la place.
© AS Saint Priest
Île-de-France / Essonne
Au CS Brétigny, la Gambardella en mode résilience
« En début de saison, deux joueurs sont venus me voir pour me dire qu’ils voulaient absolument jouer la coupe Gambardella à fond. Ils avaient envie de se donner les moyens de vivre une belle aventure sportive et humaine. » Pour Olivier Martinez, qui se prépare à vivre sa deuxième « campagne » comme coach des U18 de Brétigny sur Orge, il n’en faut pas davantage pour être persuadé que ses joueurs vont tout donner. Vingt ans après avoir atteint les huitièmes de finale (2003 et 2006), cinq ans après un trente-deuxième de finale face à l’OL de Cherki, le moment ne semble pourtant pas propice. Traumatisé par une saison passée très compliquée, et un début de championnat R1 qui l’est tout autant, le groupe se sert alors de ces matchs à élimination directe, tous les quinze jours, comme de parenthèses enchantées. « En jouant d’abord des équipes de niveau inférieur, on a pu monter en régime, analyse Olivier. Jusqu’à notre match le plus difficile à l’Atletico Paris en finale régionale. » Gagner 2-1 à l’extérieur, dans des conditions très difficiles, déjouer les pièges sportifs et psychologiques de leurs hôtes, a eu des effets positifs sur la cohésion d’un groupe en pleine doute. Et qui, ensuite, a moins douté. « C’est le tournant de notre saison qui a révélé le potentiel de l’équipe. » Face à Lorient en huitièmes de finale (1-4), équipe de National supérieure dans beaucoup de domaines, les coéquipiers de Piejos ont tout de même eu le mérite d’entretenir l’espoir. C’est un certain Mazen Zenati qui a égalisé à la demi-heure de jeu, le même qui avait offert la qualification à l’Atletico en y allant d’un doublé. Mazen qui était un des deux joueurs qui avait interpelé le coach en début de saison. Il avait fait de la Gambardella un de ses objectifs. Il a tenu parole.
Auvergne-Rhône-Alpes / Haute-Loire
Le Puy Foot 43 envers et contre tout
Avant de défier les stars du PSG en quart de finale de la coupe de France (0-4), le petit Poucet de D3 avait su déjouer tous les pièges d’une compétition qui n’en manque pas. Intraitables face à Jura Dolois (5-0), Annecy (3-0) et Auxerre (1-0), elles l’étaient encore face à la D1 du Stade de Reims pour un exploit qui dit beaucoup du mental d’une équipe menée jusqu’à la 85ème minute et qui parvint à égaliser avant de s’imposer aux tirs au but. « Après la descente en D3, avec un nouvel effectif axé sur les jeunes joueuses locales, nous sommes en reconstruction, nous dit Pierre-Yves Thomas, le coach depuis 2020. La coupe nous sert à continuer à progresser, à prendre conscience que nous sommes capables de jouer le haut du tableau. » Illustration de ce renouveau, le but de la qualification à Auxerre est venu d’une passeuse (Hauchet) qui fêtait sa première titularisation pour une buteuse de 17 ans (Gondol). Composée d’une majorité d’étudiantes, malgré sa belle dynamique, l’équipe s’est préparée à monter dans son premier quart avec un sentiment mitigé, la faute à la programmation de la rencontre, un mercredi à 14h30… « Heureusement, toutes les filles ont pu se libérer mais une semaine plus tôt, certaines n’auraient pas pu car elles avaient des partiels. » En début d’après-midi, même si la fête fut au rendez-vous du stade Massot, les dirigeants s’attendaient à une affluence bien moindre, autour de 1500 spectateurs quand ils pouvaient en espérer le double en soirée. Et comme si cela ne suffisait pas, les Ponotes allaient aussi devoir se passer de Méline Gondol, pensionnaire du Pôle Espoirs Féminin de Lyon, appelée avec l’équipe de France U17 pour la première fois. « C’est une fierté pour elle et pour le club, nous dit son coach, mais cela est mal tombé. » Il en fallait cependant davantage pour décourager les coéquipières d’Axelle Vincent, plus que jamais imprégnées cette magie de la coupe et déterminées à toujours porter haut leurs couleurs. Envers et contre tout.
© Le Puy Foot 43